L’aménagement linguistique face à la science linguistique

Jean-Claude Corbeil
Conseil international de la recherche en linguistique fondamentale et appliquée

Résumé

Cet article se propose d’abord de définir par des exemples concrets les principaux problèmes socio-politico-linguistiques qui ont donné naissance à cette application très spécialisée de la linguistique appelée aménagement linguistique. Volontairement, les exemples sont disparates, depuis François Ier jusqu’à Radio-Canada, en n’oubliant pas les lois du Québec et de la Belgique. On en dégage les grandes composantes de la notion d’aménagement linguistique.

Ce qui permet par la suite d’examiner les rapports entre science linguistique et aménagement linguistique, surtout avec l’idée de former des gens capables d’œuvrer dans ce champ avec compétence et réalisme.

Au Canada et au Québec, la mode est à l’aménagement linguistique dans les milieux universitaires. Curieusement, cet intérêt subit vient bien après la préparation, la promulgation et l’application des politiques linguistiques aux deux niveaux de gouvernement, comme s’il avait fallu que les questions se précisent et l’expérience s’accumule sur le terrain avant que les universitaires découvrent ce nouveau champ d’application non seulement de la linguistique, mais aussi d’autres disciplines comme la démographie ou la science juridique. On dit souvent qu’il faut savoir quoi regarder pour voir peut-être que l’aménagement linguistique, en effet, n’est qu’une manière de regrouper des éléments disparates dans une nouvelle problématique de la concurrence linguistique, ce qui pourrait renouveler les centres d’intérêt de la sociolinguistique actuelle. Chose certaine, le thème de ce congrès est d’actualité.

Notre intention est d’essayer d’identifier les principales questions qui constituent le champ de l’aménagement linguistique, surtout dans les deux domaines des sous-thèmes du colloque : la communication et l’enseignement. Nous procéderons empiriquement, à partir des problèmes à résoudre. En dernière partie de notre exposé, nous jetterons un coup d’œil sur ce qui pourrait être un enseignement de l’aménagement linguistique à l’université.

Pourquoi l’aménagement linguistique?

Besoin d’une langue officielle

Les problèmes et les phénomènes que l’on désigne aujourd’hui sous l’appellation globalisante d’aménagement linguistique sont aussi vieux que les langues elles-mêmes et remontent certainement aussi loin que la tour de Babel, vieux mythe qui présente la variété des langues comme la punition par Dieu de l’orgueil des hommes.

On peut donc se faire une première idée de ce qu’est l’aménagement linguistique en rappelant des choses connues, choisies au hasard de notre information, mais en fonction de notre sujet.

Au XVe siècle, la situation sociolinguistique de la France ressemblait étrangement à celle des pays d’Afrique aujourd’hui. Le latin était la langue de prestige, face à plusieurs langues dites vulgaires comme le français, l’occitan, le basque, le breton, chacune divisée en multiples dialectes. Le français de cette époque n’était pas standardisé, n’était pas même décrit par des grammaires ou des dictionnaires et subissait la domination du latin, sans qu’on puisse s’imaginer qu’il en soit autrement un jour. Mais voilà que, pour la commodité de l’administration publique, un roi, François Ier, décide de faire usage de la langue vulgaire et décrète en 1539 une ordonnance dite de Villers-Cotterêts, qui fait du français la langue officielle du royaume. Du coup, tout se met en marche : la langue se standardise sur la base de l’usage du roi, les premières grammaires du français paraissent, d’abord pour colliger et décrire le bon usage en vue de son maniement par les Français eux-mêmes, l’Académie est fondée, les premiers dictionnaires sont mis en chantier et publiés. Ce travail de standardisation et de description linguistique durera presque deux siècles et se maintiendra actif et vigilant jusqu’à nos jours. Pendant ce temps, les autres dialectes du français sont confinés à l’oralité et les autres langues, notamment la langue occitane, sont éliminées. Trois problèmes d’aménagement linguistique sont ainsi réglés : le bilinguisme latin-français disparaît en faveur du français, le multilinguisme initial se réduit avec le nouveau statut du français comme seule langue officielle, enfin la standardisation du français s’effectue avec prédominance d’un seul usage comme norme. La Révolution complète ce processus en établissant une relation étroite entre unité politique et unité linguistique, entre défense de la République et défense de la langue. Conséquence : la guerre aux dialectes s’intensifie, la généralisation de l’usage du français devient un objectif politique, dont l’instrument stratégique sera l’enseignement public. Ceci correspond à un autre problème d’aménagement linguistique, celui de la stratégie propre à généraliser l’usage d’une même langue, ou d’un nombre restreint de langues, au sein de la population d’un État.

Besoin d’une langue efficace

Autre exemple d’aménagement linguistique : le passage d’une économie agricole à une économie industrielle modifie complètement les modes de fonctionnement de la communication et les besoins auxquels elle doit s’ajuster. L’uniformisation des produits et des modes de fabrication d’une part et, d’autre part, la mise en place de la société de consommation ont exigé une plus grande univocité des messages pour en assurer le maximum d’efficacité. On a ainsi assisté à une intensification de la standardisation linguistique des locuteurs d’une même langue par augmentation de la scolarisation et par généralisation d’une même norme linguistique, celle évidemment des groupes qui détenaient le pouvoir politique et économique. Ceci a touché d’une manière toute particulière les langues de spécialité, dans la stylistique qui leur est propre mais surtout dans leurs vocabulaires, dont la transmission et l’acquisition sont l’une des composantes de la formation professionnelle, à l’école ou sur les lieux de travail. De nombreuses et complexes opérations d’harmonisation se sont mises en place dans toutes les sphères des connaissances et des activités industrielles, dont les plus exemplaires et les mieux réussies sont, entre autres, l’uniformisation des terminologies de la chimie, de la botanique et de la médecine ou encore la mise en place du système qui a rendu désuets tous les termes des anciennes mesures, dans toutes les langues. Lin mot nouveau apparaît, promis à une grande carrière : normalisation, normalisation des choses et normalisation des termes, assurée par des instituts spécialisés, l’AFNOR, l’ACNOR, l’ASA, etc.

Depuis peu, ce phénomène d’uniformisation linguistique semble avoir augmenté de registre : il influence maintenant la concurrence des langues et favorise la prédominance de quelques grandes langues, celles dans lesquelles se diffusent les sciences et les techniques. Ce mouvement favorise surtout l’anglais, du moins actuellement. Du point de vue de l’aménagement linguistique, nous en retenons qu’avec l’industrialisation l’écart entre langue commune et langue de spécialité grandit, au point qu’on puisse affirmer aujourd’hui que l’une et l’autre favorisent des objectifs contradictoires : la langue commune met l’accent sur l’expressivité, donc la synonymie, la variation et l’esthétique, dont la manifestation la plus achevée est la littérature; les langues de spécialité favorisent l’efficacité de la communication, donc la normalisation, l’univocité des termes, la standardisation des messages, dont les exemples les plus révélateurs sont le formulaire administratif, les lettres types et, aujourd’hui, les logiciels de toutes sortes que nous manipulons tous avec des microordinateurs de plus en plus compatibles.

Besoin d’une politique de la langue

Les lois sur les langues constituent un autre exemple, le plus près de nous : au Canada, la Loi sur les langues officielles; au Québec, la Charte de la langue française, dont le texte actuel est la dernière version d’un long processus législatif enclenché par la loi 63, en novembre 1969. À l’évidence, ces lois relèvent d’une pratique de l’aménagement linguistique. Leur préparation exige qu’on ait répondu à une foule de questions : Quels sont les objectifs à atteindre? Dans quels domaines est-il opportun de légiférer? Quelles sont les dispositions à édicter, propres à atteindre les objectifs tout en étant applicables juridiquement? Quel mode de contrôle faut-il prévoir pour assurer l’application de la loi? Quelle stratégie d’application est la plus opportune, la plus efficace, la plus réaliste? Etc. Une fois la loi mise en place, d’autres questions surgissent, notamment celle de l’évaluation des retombées de la loi et celle de l’observation de l’évolution de la situation linguistique du pays. Et encore n’est-ce là qu’un survol de la problématique des lois linguistiques. Chose certaine, c’est un champ d’observation sociolinguistique éminemment riche et passionnant.

Restons dans le domaine des lois linguistiques. Il arrive que ces lois ont comme conséquence d’accentuer la nécessité de la standardisation linguistique. Par exemple, la politique linguistique en Belgique a créé une Région flamande, dont la langue officielle unique est le néerlandais. Mais comme le flamand de Belgique était fortement dialectisé, il a fallu de toute nécessité entreprendre des travaux linguistiques de standardisation, de description et d’enrichissement lexical et terminologique sur la base d’une norme linguistique proche du néerlandais des Pays-Bas, avec prise en compte des variantes phonétiques et lexicales propres aux locuteurs flamands belges. Donc une application concrète d’une théorie de la variation linguistique par rapport aux Pays-Bas et de la standardisation linguistique par rapport aux dialectes flamands de Belgique. On peut observer la même problématique en Pays basque et en Catalogne, où la question de la norme et le problème de l’enrichissement lexical se posent aussi, mais dans des termes très différents dans chaque cas, avec des solutions originales. La langue arabe a des problèmes identiques : l’arabisation se heurte aux mêmes difficultés, prise en étau entre la variation arabe classique-arabe dialectal et les déficits terminologiques de la langue arabe par rapport au français et à l’anglais. Enfin, la situation est la même en Afrique noire, mais en pire, à cause du très grand nombre des langues dans chaque pays. Dans tous ces cas, deux questions précises se posent et exigent des réponses immédiates : Comment s’y prend-on pour standardiser une langue? Comment s’y prend-on pour enrichir son stock lexical?

Besoin d’une norme linguistique

Encore deux petits exemples. La section française de Radio-Canada a fêté en avril 1985 le vingt-cinquième anniversaire de son Comité de linguistique. Depuis 25 ans donc, des personnes s’occupent de la qualité du français en usage sur les ondes de la radiotélévision d’État. Moyen d’intervention : la publication d’un bulletin, C’est-à-dire, la diffusion de fiches linguistiques et terminologiques et, enfin, la formation linguistique continue du personnel des ondes, autrefois assurée par des animateurs-conseils. Comme tous les observateurs s’entendent pour dire que Radio-Canada a joué et joue toujours un rôle de première importance dans la diffusion et l’illustration de la norme linguistique, on peut considérer que le travail du Comité est un élément important de l’aménagement linguistique du Québec. D’un autre côté, l’Association québécoise des professeurs de français s’est prononcée sur la norme du français qu’on doit enseigner au Québec en optant pour « le français standard d’ici ». Le ministère de l’Éducation a, par la suite, entériné ce choix important en aménagement linguistique puisqu’il oriente toute la formation des enfants et des jeunes. Le problème est que cette norme implicite et connue empiriquement n’est pas décrite, surtout dans son vocabulaire. Quelques dictionnaires ont paru récemment qui comblent en partie cette lacune. Les travaux en cours ou projetés nous font penser que la situation s’améliorera très bientôt. Ces deux exemples illustrent un autre aspect de l’aménagement linguistique, soit la coexistence de normes distinctes lorsqu’une langue est parlée par des communautés linguistiques différentes culturellement et éloignées les unes des autres. La langue française n’a pas, on l’a vu, abordé cette question de la même manière que l’anglais, l’allemand ou l’espagnol. Les francophones doivent élaborer aujourd’hui une stratégie qui permette de concilier intercommunication et variation linguistique, avec changement d’attitude par rapport à ce qu’on appelle les « accents », les « patois », au mieux les « français régionaux ».

Besoin d’une langue standardisée

Changeons de point de vue pour poursuivre notre enquête sur l’aménagement linguistique. Prenons les deux sous-thèmes du colloque, communication et enseignement, et essayons d’identifier leurs liens avec l’aménagement linguistique ou, plus précisément, essayons de voir ce dont chaque domaine a besoin qui relève de l’aménagement linguistique.

Nous engloberons sous l’étiquette « communication » la presse écrite, la radio, la télévision, la publicité, l’étiquetage, la rédaction des imprimés administratifs et commerciaux, en somme tous les messages dont l’émetteur ou le rédacteur agit comme professionnel, dans l’exercice d’une fonction. Dans ce cas, le maniement de la langue relève de la responsabilité professionnelle et sa qualité constitue un facteur important de la compétence de l’émetteur ou de la réputation de la société ou de l’administration pour laquelle il travaille.

Pour exercer leur fonction, les professionnels de la communication doivent disposer de ressources linguistiques adéquates, c’est-à-dire :

Nous qui disposons de tout, nous pouvons trouver curieuse cette énumération et ne pas en voir la pertinence. Mais dans beaucoup de cas, la généralisation de l’usage médiatique de nombreuses langues est bloquée parce que leurs locuteurs professionnels n’ont pas accès à ce qui est nécessaire à un tel usage de la langue. Ils attendent donc des linguistes qu’ils leur fournissent ce dont ils ont besoin. Et les linguistes sont souvent décontenancés par la demande parce qu’ils ne savent pas, par exemple, comment on standardise une langue, comment on rédige une grammaire de référence à usage populaire ou comment on procède pour créer les néologismes nécessaires, ou encore les linguistes s’y intéressent peu ou pas du tout puisqu’ils sont pris par leurs propres affaires et préoccupés de l’avancement de leur carrière, où ces tâches triviales ne sont pas toujours reconnues. Retenons de ce qui précède qu’il y a des travaux linguistiques à mener qui relèvent de l’aménagement linguistique; notons du même coup qu’il faut qu’il y ait des gens capables de les prendre en main et de leur trouver des solutions adéquates, qui auront donc reçu une certaine formation à cet effet.

Besoin d’une langue d’enseignement

L’enseignement de la ou des langues officielles, soit comme langue maternelle, soit comme langue seconde, est une pièce maîtresse de l’aménagement linguistique.

L’enseignement de la langue maternelle vise essentiellement trois objectifs linguistiques : 1) enseigner la norme de la langue, orale et écrite; 2) entraîner l’enfant et l’adolescent à une stratégie de la variation linguistique, donc à la maîtrise des registres de la langue et à la connaissance des variantes des autres communautés de la même langue; et 3) étendre la compétence linguistique de l’enfant et de l’adolescent, en langue écrite et en langue orale, dans tous les genres de communication, ce qui implique que les professeurs de toutes les matières soient aussi des professeurs de langue maternelle.

Les objectifs de l’enseignement de la langue seconde sont linguistiques, culturels et politiques. Sur le plan linguistique, l’objectif principal est d’amorcer le développement linguistique de la personne en langue seconde, par la maîtrise des composantes essentielles de la langue cible, en vue de lui faire acquérir le plus rapidement et le plus adéquatement possible une réelle compétence de communication, en relation avec ses propres besoins langagiers. L’accroissement de cette compétence initiale vient par la suite et dépend de chaque locuteur. Sur le plan culturel, l’enseignement de la langue seconde a pour objectif une certaine initiation des apprenants à la culture du groupe dont c’est la langue maternelle. On n’a jamais trop su comment s’y prendre pour réaliser cet objectif. Le plus souvent, chaque professeur se débrouille selon ses convictions, ses intérêts, sa documentation, à partir de ce que lui offre le matériel pédagogique ou en prenant des initiatives de toutes sortes. Sur le plan politique, l’enseignement de la langue seconde est censé développer chez les nouveaux locuteurs un minimum de solidarité avec l’autre groupe, dont la nécessité et l’intensité dépendent de la relation des groupes en présence et peuvent osciller entre un minimum, qui est la sympathie, et un maximum, qui est l’intégration de leurs aspirations. On parle peu des objectifs culturels et politiques de l’enseignement des langues secondes. En général, les méthodes, souvent l’enseignement lui-même, s’en tiennent aux seuls objectifs linguistiques. Cette attitude est éminemment discutable.

Concrètement, l’enseignement de la langue maternelle et de la langue seconde exige une infrastructure pédagogique considérable. Comme pour les communications, les problèmes touchant les présupposés linguistiques et sociolinguistiques doivent être réglés, ou, s’ils ne le sont pas, il faut le faire. Sur le plan pédagogique, il faut disposer du matériel requis, conçu selon une théorie pédagogique, dont découle une méthodologie. Enfin, il faut former le personnel, formation initiale dans des structures appropriées et formation continue des enseignants en exercice. Autant cette formation doit être spécifique en ce qui a trait à la psychopédagogie, autant elle doit l’être également sur le plan linguistique.

La mise en place d’une stratégie d’aménagement linguistique, explicite ou implicite, comporte toujours l’élément enseignement, donc des dispositions relatives à la formation linguistique des générations montantes. La théorie de l’aménagement linguistique doit décrire le rôle de l’école dans ce processus en vue de comprendre à la fois son rôle dans la transmission et la généralisation de l’usage légitime de la langue et la manière dont elle peut aider à l’établissement de rapports harmonieux entre les communautés de langues différentes par le biais de l’enseignement des langues secondes.

Qu’est-ce que l’aménagement linguistique?

Essayons de faire le point sur la notion même d’aménagement linguistique en nous reportant aux différents contextes où l’expression est utilisée de nos jours. Pour notre part, nous distinguons quatre grandes zones :

Aménagement linguistique et science linguistique

À partir de ce qui précède, les relations entre aménagement linguistique et linguistique théorique ou appliquée deviennent plus apparentes. On peut regarder les choses de deux points de vue différents, du point de vue de l’application de la linguistique à l’aménagement linguistique ou de celui de l’enseignement de l’aménagement linguistique en soi.

Beaucoup d’éléments de la linguistique ont des implications en aménagement linguistique. Autrement dit, il est difficile de réussir en aménagement linguistique sans disposer d’une infrastructure linguistique constituée, d’une part, de connaissances et de domaines et, d’autre part, de personnes compétentes dans certains domaines névralgiques. Il s’agit moins ici de nouveautés que d’une perspective nouvelle, permettant de restructurer des ensembles de connaissances en fonction de préoccupations précises.

Sans prétendre être ni exhaustif ni ordonné, je vous propose une énumération des éléments de la science linguistique qui ont un rapport immédiat avec l’aménagement linguistique.

Par rapport à l’aménagement du statut de la langue

Par rapport à l’aménagement de la langue

L’enseignement de l’aménagement linguistique comme tel devrait comprendre, en se fondant sur les éléments qui précèdent : 1) la description de procédures d’aménagement linguistique dans différents pays et dans des situations sociolinguistiques variées; 2) l’analyse des problèmes essentiels que pose l’aménagement linguistique à partir de l’analyse critique de cas observés; et 3) l’élaboration d’une théorie et d’une méthodologie générale de l’aménagement linguistique à un niveau d’abstraction qui lui permette de s’appliquer à des situations très différentes.

Voilà donc un tour d’horizon incomplet certes, mais suffisant pour se faire une idée des préoccupations d’une personne qui s’intéresse à l’aménagement linguistique ou qui se trouve devant la tâche concrète de trouver des solutions au multilinguisme d’un pays. Ce n’est pas un domaine facile parce que très complexe : c’est même un domaine dangereux à cause de ses implications politiques et ethniques. Mais les problèmes sont là : à nous, spécialistes, d’essayer de leur trouver des solutions réalistes et applicables.

Abstract (anglais)

Using specific examples, we will define the principal social, political and linguistic problems that gave rise to the very specialized application of linguistics known as language planning. The examples provided are intentionally quite varied –from François 1st to Radio-Canada, not forgetting Quebec’s and Belgium’s language laws– to demonstrate the basic elements of language planning. On this basis, the relationships between linguistics and language planning will be examined, with a view to the training of people able to work in this field with competence and a sense of realism.

Référence bibliographique

Corbeil, Jean-Claude, « L’aménagement linguistique face à la science linguistique », Bulletin de l’ACLA, vol. 9, no 2, automne 1987, p. 9-16. [Actes du 18e Colloque annuel tenu à l’Université de Montréal en mai 1987.] [article]